Quoi dire ou ne pas dire à une personne en fin de vie.

On me demande souvent ce qu’il faut dire à une personne en fin de vie. Et ma réponse est souvent qu’il n’y aucune recette ou phrase magique. Comme chaque humain est unique, chaque fin de vie l’est également.
Parfois, les gens disent des mots qu’ils croient réconfortants, mais qui, sans le vouloir, alourdissent le cœur de la personne qu’on aime. Alors voici quelques conseils basés sur mes lectures, mes recherches, des témoignages et les expériences que j’ai vécu auprès de mes clients.

Quand la fin approche, un monde intérieur s’ouvre

Lorsqu’une personne apprend que sa fin approche, elle traverse déjà un choc immense.
Elle sait qu’elle devra quitter ses projets, ses repères, les gens qu’elle aime.
Elle sait aussi que ceux qui restent auront à vivre son absence.
Et ce simple constat peut réveiller une grande culpabilité, de la peine, de la colère…
Parfois même du soulagement, lorsque la souffrance dure depuis trop longtemps.

C’est un moment d’une grande complexité émotionnelle, où chaque mot prend du poids.
Et c’est là qu’entre en jeu notre manière d’être auprès d’elle.

Ce n’est pas à la personne en fin de vie de nous porter

Quand on aime quelqu’un qui s’en va, on vit soi-même une tempête intérieure.
Mais il est important de se rappeler que ce n’est pas à la personne en fin de vie de nous consoler, ni de nous porter dans notre douleur.

Ainsi, tenter d’éviter de dire à cette personne comment vous souffrez de son départ, que vous ne pourrez vivre elle, que cela est trop difficile…

Elle a besoin d’une présence aimante et soutenante, elle n’a pas l’énergie de vous soutenir nécessairement. Elle prend déjà toutes ses forces pour accepter ce qui lui arrive, accepter sa fin.
Ce qui peut lui faire du bien est une présence qui respire, qui écoute, qui accueille sans vouloir réparer ou sauver.

Oui, vous pouvez avoir les larmes aux yeux, vous pouvez lui nommer comment vous êtes triste de son départ, mais de lui dire que vous allez être OK, que vous allez prendre soins de vous. Et surtout de ne pas lui répéter à chaque visite.

Parfois, les mots ne servent qu’à combler le silence, alors que le silence, lui, peut être un véritable espace de paix.

L’un des gestes les plus bienveillants que vous puissiez poser, c’est d’aller chercher votre propre soutien ailleurs, auprès d’un proche, d’un professionnel, ou d’un espace d’écoute, pour pouvoir ensuite être là pour elle, avec douceur et calme.

Laisser tomber la bataille

Souvent, par amour, on dit :
« Garde espoir. »
« Continue à te battre. »
Mais il se peut qu’elle soit simplement fatiguée. Et c’est correct.

Les médecins ne donnent pas un pronostic sans fondement…
et parfois, espérer à tout prix, c’est refuser la réalité que l’autre est en train d’apprivoiser.

Être là, ce n’est pas rallumer la bataille.
C’est accompagner la personne dans son propre rythme, dans sa vérité du moment.
C’est lui laisser la liberté de choisir comment elle veut vivre le temps qu’il lui reste, sans lui imposer la peur que l’on porte. Demandez-lui ce qu’elle souhaite pour ces derniers moments, si elle a des peurs, des envies, etc.

Les dernières heures

Lorsque les médecins vous informent que votre être cher est dans ses derniers moments, souvent elle ne sera plus consciente. Parfois, on voit les gens rester quelques heures dans cet état, parfois quelques jours. Si vous sentez qu’elle s’accroche, vous pouvez lui parler, elle vous entend toujours.

Il a été vu a plusieurs reprises en fin de vie, que la personne en fin de vie attende l’approbation de ces proches pour quitter. Ainsi, certaines paroles peuvent l’aider si la relation et le moment s’y prête. ‘‘Quand tu te sentiras prête, tu peux nous quitter. On est prêt et on est là pour t’accompagner. On t’aime, merci pour tout.’’

L’accompagnement : une présence vivante

Accompagner quelqu’un en fin de vie, c’est bien plus qu’être témoin.
C’est une forme de communication silencieuse, une écoute profonde, une présence vivante.
C’est sentir quand parler, quand se taire, quand simplement respirer ensemble.

Et c’est aussi un apprentissage, celui de reconnaître que l’amour, parfois, se dit mieux sans mots.

Aimer, c’est parfois simplement être là

Accompagner une personne en fin de vie est un immense acte d’amour.
Et parfois, aimer, c’est permettre les silences, écouter, ou être là. N’oubliez pas que lorsque votre intention dans votre présence ou vos mots est votre amour pour l’autre, cela se ressentira au delà de ce qui peut-être dit.

Si vous vivez cette étape aujourd’hui, si vous êtes un proche aidant ou que vous sentez que ces mots résonnent en vous, sachez que vous n’êtes pas seul·e. 🌙

C’est exactement ce que j’accompagne à travers mes services :
apprendre à traverser cette période avec plus de paix, de présence et de sens.

💫 Pour aller plus loin

Regardez mon court vidéo sur ce sujet: https://youtu.be/EnUAWh1aMqM?si=9p6DKq_fRtzh-iqs
👉 Ou réservez un moment d’échange pour parler de ce que vous vivez, dans un espace d’écoute bienveillant.


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