Les funérailles : pas pour les morts, mais pour les vivants
De plus en plus de personnes affirment qu’elles ne veulent pas de funérailles. On entend souvent des phrases comme : « Ça ne sert à rien », « Je ne veux pas qu’on me pleure autour d’un cercueil » ou encore « Je serai mort de toute façon, alors pourquoi dépenser pour ça? ».
Ces réflexions sont compréhensibles, surtout dans une société où l’on cherche la simplicité et où l’on questionne les traditions. Pourtant, derrière ces phrases se cache souvent une méconnaissance de ce que les funérailles apportent réellement.
Les funérailles ne sont pas pour les morts. Elles sont avant tout pour les vivants, ceux qui restent. Elles offrent un espace pour se rassembler, pour se regarder dans les yeux, pour partager des souvenirs et pour exprimer des émotions qui, autrement, resteraient souvent enfouies. Dans une époque où nos vies sont rapides, fragmentées, et souvent vécues à distance, ces moments deviennent parfois les seuls où des membres d’une même famille se retrouvent vraiment.
Il n’est pas rare d’entendre : « On se voit juste dans les funérailles ». Cette phrase a quelque chose de triste, mais aussi quelque chose de profondément vrai. Ces moments, aussi douloureux peuvent-il être, recréent du lien. Ils permettent des retrouvailles inattendues : des cousins et cousines qui ne s’étaient pas vus depuis des années, des amitiés qui se ravivent autour d’un souvenir partagé, des conversations qui reprennent là où le temps semblait les avoir interrompues. J’ai récemment assisté à des funérailles, et ce que j’y ai vu dépassait largement la tristesse. J’y ai vu de la présence, de la chaleur humaine, des rires au milieu des larmes et des regards qui disaient : « Je suis content(e) de te revoir ».
Beaucoup associent les funérailles à quelque chose de rigide, de coûteux ou d’obligatoirement religieux. Pourtant, il n’existe pas qu’une seule façon de faire ses adieux. Les funérailles peuvent prendre la forme d’une cérémonie traditionnelle dans une église ou un salon funéraire, mais elles peuvent aussi être intimes et simples. Elles peuvent se vivre dans une maison autour d’un repas partagé, lors d’un potluck, d’une rencontre dans un parc, d’un cercle de parole ou même d’un repas dans un restaurant. Ce n’est pas la forme qui fait la valeur de ce moment, mais l’intention qui y est déposée.
On entend souvent dire que les funérailles coûtent cher pour « rien ». Il est vrai que certains services peuvent être dispendieux, et il est important de rester lucide face au système. Mais il y a une différence entre un modèle commercial et un besoin humain fondamental. Les funérailles ne sont pas une dépense pour la mort, elles sont un investissement pour la vie. Elles créent un espace où chacun peut reconnaître que la personne a compté, que son passage a laissé une trace, que l’amour continue même en son absence.
Dans le processus de deuil, ces rituels jouent un rôle essentiel. Le deuil n’est pas un événement que l’on traverse en une journée, c’est un chemin. Les funérailles permettent de marquer un passage, de rendre la perte réelle, de donner un cadre aux émotions. Sans rituel, la perte peut rester floue, comme suspendue dans le temps. Le rituel, qu’il soit grand ou très simple, aide à reconnaître ce qui a été vécu et ce qui ne sera plus.
Au fond, organiser des funérailles c’est oui honorer la personne qui est décédée mais également c’est prendre soin de ceux qui restent. C’est honorer les souvenirs, les liens, les histoires partagées. C’est créer un moment de vérité, de présence et d’humanité.
Les funérailles ne sont pas une célébration de la mort. Elles sont une célébration de la vie, de l’amour et du lien. Elles sont un pont entre ce qui a été et ce qui continue de vivre en nous. Et bien souvent, elles sont ce lieu rare où des cœurs éloignés par le temps ou la distance se retrouvent, ne serait-ce que pour un instant.
Et vous, voulez-vous des funérailles? Avez-vous pensez et même nommé à vos proches ce que seraient vos souhaits? Ou encore, êtes vous allez jusqu’à faire fait vos pré-arrangements funéraires?
Bonne réflexion et belle journée à vous,